- NUCLÉAIRE (ARMEMENT)
- NUCLÉAIRE (ARMEMENT)L ES EXPLOSIONS nucléaires d’Hiroshima puis de Nagasaki ont été, en août 1945, le révélateur d’une ère nouvelle. Le monde est frappé de stupeur, le Japon capitule aussitôt. Ces événements sans précédent vont bien vite susciter de nombreuses réactions et réflexions, aussi bien sur le plan éthique que sur les plans scientifique, diplomatique et militaire. Schématiquement – et en dehors des problèmes moraux soulevés par une certaine exploitation du progrès des connaissances –, trois types de questions émergent: en quoi consiste cette arme, qui va la détenir, comment l’utiliser?Sur les plans scientifique et technique, les États-Unis sont parvenus à transformer, en un temps très bref et dans le secret absolu, une découverte fondamentale, la fission, en une réalisation terriblement efficace. Les premiers tirs permettent une meilleure connaissance des effets et des conséquences de cette dernière: rayonnements thermiques et ionisants, ondes de choc mécanique, retombées radioactives, perturbations électromagnétiques, etc.La période suivante est consacrée à l’accroissement de la puissance des armes nucléaires par la maîtrise de l’énergie de fusion et à la recherche d’effets spécifiques, directifs ou renforcés.Sur le plan de la politique internationale, la situation nouvelle et le monopole, provisoire, des États-Unis suscitent bien des préoccupations.Dès 1946, l’O.N.U. (Organisation des Nations unies) crée une commission pour étudier les conséquences de la découverte de l’énergie atomique. La question sans doute la plus importante est: comment interdire la fabrication et l’utilisation d’armes atomiques?Peu après, les États-Unis, par le plan Baruch, proposent la création d’une autorité internationale qui pourrait être propriétaire des matières fissiles et de leurs moyens de production. Ils suggèrent, à cette occasion, l’interdiction de fabriquer des armes. Aussitôt l’U.R.S.S., avec le plan Gromyko, propose une interdiction totale des armes atomiques. L’accord entre les grandes nations achoppe sur la question des contrôles.Trois ans plus tard, l’U.R.S.S. procède à une première explosion, suivie par le Royaume-Uni, la France et la Chine. L’O.N.U. reprend alors son action en l’étendant au cadre plus large du désarmement, et plusieurs traités de limitation sont ainsi préparés. L’un des plus importants est le traité de non-prolifération (T.N.P.) de 1968, qui vise à freiner l’accession de nouveaux pays à une capacité nucléaire militaire, et à conduire à un désarmement nucléaire.Cependant, si les dispositions prises actuellement retardent les processus de prolifération, aucune n’est suffisante en soi pour les bloquer, ce qui reste un très grave sujet de préoccupation pour l’avenir.
Encyclopédie Universelle. 2012.